Isolation thermique des conduites de chauffage selon les normes et recommandations fédérales et cantonales

Isoler les conduites de chauffage ou de froid peut s’avérer un vrai casse tête dû au multitude de normes et aux ordonnances qui varient de canton à canton. Les appareils, tuyauteries et les armatures constituant les installations de chauffage doivent être isolés conformément au règlements d’application et au MOPEC.

Concernant les isolations thermiques, lors de l’appel d’offre je contractualise avec le Maître de l’Ouvrage les différents éléments a adopter afin d’élaborer le cahier des charges. Commençons par le MOPEC. Cette prescription est le dénominateur commun des cantons, simplifiant le travail des maîtres d’ouvrage et des professionnels actifs dans plusieurs cantons en ce qui concerne la conception des bâtiments et les procédures d’autorisations.

Selon le MOPEC :

En ce qui concerne la distribution et émission de chaleur, selon l’art. 1.17 (pages 26 et 27 du MOPEC 2014) :

2) Les nouvelles installations et les installations mises à neuf à l’occasion de transformations doivent être entièrement isolées contre les pertes thermiques conformément aux exigences fixées à l’annexe 4. Ceci s’applique à la robinetterie, aux pompes et :
a. aux conduites de distribution de chaleur dans des locaux non chauffés et à l’extérieur.
3) On peut admettre une moindre épaisseur de l’isolation thermique dans les cas où cela se justifie, comme en cas d’intersections ou de traversées de murs et de dalles, ou lorsque les températures de départ n’excèdent pas 30°C, ainsi que pour la robinetterie, les pompes, etc. Les épaisseurs indiquées sont valables pour des températures d’exploitation allant jusqu’à 90°C. Si des températures d’exploitation plus élevées sont nécessaires, on augmentera l’isolation thermique dans les proportions qui s’imposent.
4 Les conduites enterrées doivent être isolées de façon à ce que les valeurs UC indiquées dans l’annexe 5 ne soient pas dépassées.
5 Lors du remplacement d’une chaudière ou d’un chauffe-eau, les conduites accessibles doivent être adaptées aux exigences indiquées à l’al. 2, dans la mesure où la place à disposition le permet.
annexe4
annexe5

Suivent les normes cantonales, je vous présentent ici les normes des cantons de Genève et Vaud.

Selon le canton de Genève :

Concernant la législation genevoise, je ne référé au Règlement d’application de la loi sur l’énergie (REn) L 2 30.01, du 31 août 1988.

Selon l’Article 12E (Prescriptions en matière d’isolation thermique et de protection thermique estivale) :

2 L’isolation thermique des chauffe-eaux ainsi que celle des accumulateurs d’eau chaude sanitaire et de chaleur respecte les épaisseurs minimales indiquées dans l’annexe au présent règlement.4 Les nouvelles installations et les installations mises à neuf de distribution et d’émission de chaleur sont entièrement isolées contre les pertes thermiques, conformément aux exigences figurant dans l’annexe au présent règlement. Cette règle s’applique à la robinetterie, aux pompes ainsi qu’aux conduites :a) de distribution de chaleur dans des locaux non chauffés et à extérieur) d’eau chaude sanitaire dans des locaux non chauffés et à l’extérieur, excepté les conduites alimentant, sans circulation ni ruban chauffant, des points de soutirage isolés) de circulation d’eau chaude sanitaire ou conduites d’eau chaude sanitaire équipées d’un ruban chauffant dans des locaux chauffés) d’eau chaude sanitaire allant de l’accumulateur à la nourrice incluse. L’isolation thermique peut être moins épaisse notamment en cas d’intersections ou de traversées de murs et de dalles ou lorsque les températures de départ n’excèdent pas 30°C, ainsi que pour la robinetterie, les pompes, etc. Les épaisseurs indiquées sont valables pour des températures d’exploitation allant jusqu’à 90°C. Si des températures d’exploitation plus élevées sont nécessaires, l’isolation thermique est augmentée dans les proportions qui s’imposent.5 Les conduites de distribution de chaleur enterrées sont isolées de façon à ce que les valeurs limites de transmission thermique indiquées dans l’annexe au présent règlement ne soient pas dépassées.
6 Lors du remplacement d’une chaudière ou d’un chauffe-eau, les conduites accessibles sont adaptées aux exigences indiquées à l’alinéa 3, dans la mesure où la place à disposition le permet.

Isolation des conduites chauffage et ECS :

tubes chauffage Copie

Isolation des conduites enterrées :

tubes chauffage enterres 1

Isolation des chauffes-eau :

isolation chauffe eau Copie

Selon le canton de Vaud :

Lorsque je travail sur un projet se situant dans le canton de Vaud, je me réfère à la loi cantonale sur l’énergie (LVLEne) 730.01 du 16 mai 2006.

Recommandations techniques de l’état de Vaud (voir ce-lien) :

L’étude et exécution selon les recommandations 380/3 et les directives SICC 94-2B. Les lois cantonales sur l’énergie seront respectées lesquelles prescrivent des isolations plus épaisses.

Pour les médiums de chauffe > 90°C, l’exécution et l’épaisseur de l’isolation seront choisies selon des
critères économiques.

En règle générale, on ne prévoira des enveloppes en tôle alu que pour les installations à eau surchauffée, vapeur et huile thermique. On utilisera des feuilles en matière synthétique recyclable pour toutes autres enveloppes.

Références : étude et exécution sur la base de la recommandation SIA 380/3 de la directive SICC 94-2 B avec priorité pour la loi cantonale sur l’énergie si elle est plus restrictive. Les types de matériaux utilisés répondront à la recommandation SIA 183.
Enveloppe : il convient d’utiliser une enveloppe métallique ou en matière synthétique souple
recyclable pour les appareils (vannes, circulateurs, collecteurs, etc.) et une enveloppe en feuille
synthétique pour la tuyauterie.

De noter que dans le cas d’isolation des chauffe-eaux je prends toujours en compte le tableau de l’annexé dans le REn, car aucune exigence n’est requise au niveau fédéral. Ce tableau est valable uniquement pour les chauffe-eaux, réservoirs et accumulateurs de chaleurs isolés sur place. Ceux pourvus d’une isolation thermique d’usine ou préfabriquée, ne peuvent être mis en service que s’ils respectent les exigences de l’annexe 2.1 de l’Ordonnance fédérale sur l’énergie (cf. articles 7 à 11, OEne).

Utile pour les soumissions CFC 255 :

Pour les installations techniques situées dans des zones de condensation, les conduites seront équipées d’une isolation de la catégorie « frein vapeur jusqu’à + 10°C ». Pour des cas spéciaux, on déterminera le frein vapeur nécessaire, selon les directives ASMI.
Par principe, on enveloppera les appareils, les collecteurs, les réservoirs et toutes les conduites pouvant subir des chocs directs avec une protection en tôle d’Alumann ou équivalent. Toutes les autres enveloppes seront réalisées à l’aide de feuilles synthétiques dures recyclables grises.
Lors de la protection d’organes avec isolation, il faut prévoir un étiquetage permettant d’identifier la nature de l’organe dissimulé.
Les collecteurs de la distribution individuelle seront isolés de la même façon que ceux de la distribution générale.
Les conduites métalliques d’eau seront posées dans un lit homogène, non agressif, exempt de déchets de chantier, de papier ou de bois.

Selon la SIA 183 : 

Les isolations seront utilisées si celles-ci possèdent un degré de combustibilité d’au moins 5 et un degrés de formation d’au moins 2.

Conclusion : 

L’analyse faite dans cet article montre que les différentes lois sur l’énergie disent toutes la même chose en ce qui concerne l’isolation, on peut ainsi se reporter au MOPEC.

Lors de l’élaboration du cahier de charges je spécifie bien qu’elles normes ont été utilisées, je me référé toujours au MOPEC et à la loi sur l’énergie du canton où se trouve le projet.

Lors de séances, quant on me le demande, je me réfère à l’article 1.17 alinéa 3) pour justifier le rétrécissement d’isolation dans les passage ponctuels (murs, dalles, etc).

Autres liens utiles :

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